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FIABILITÉ DES ÉVANGILES
​Les évangiles comme textes crédibles (1ère partie)
Jésus de Nazareth est l’un des personnages autour duquel il y a plus de vues controversées, quant à son existence historique et également à sa déité. Certains le voient comme un personnage mythique inventé par des juifs pour induire en erreur la masse défavorisée juive au premier siècle; tandis que d’autres chercheurs sceptiques et non sceptiques confirment son existence historique[1]. Au fait, questionner l’existence historique de Jésus de Nazareth renvoie à quelque chose de plus profond: celui de saper l’authenticité des textes des évangiles dans lesquels nous avons plus de détails que tout autre document sur la vie, le ministère et la déité de Christ. Or, pour ce qui a trait aux preuves de la déité de Christ, le développement des évidences se trouve surtout dans les évangiles, bien que les épîtres elles-mêmes parlent également de la déité de Christ à l`exemple de 1 Corinthiens 15 sur la résurrection de Jésus[2]. Pour ainsi dire, penser d’abord à l’authenticité des évangiles est la première étape à considérer; car, la perspective de Christ de l’Écriture, ce que celle-ci dit à propos de lui, que nous visons de proposer dans une série de textes à venir, est amplement détaillée dans ces documents. Les quatre évangiles sont les seuls documents dans lesquels les enseignements et la perception de Christ sont rapportés en détails. Si les évangiles ne sont pas des documents fiables, la base même de ce qui consolide les enseignements fondamentaux du Christianisme ne peut en aucun cas se tenir debout. S’ils sont des textes mythiques, cela veut dire que les épîtres qui corroborent les enseignements de ces textes sont également fausses, et que, par ailleurs, ce que l’on comprend des écrits de l’Ancien Testament concernant les prophéties sur Jésus-Christ est totalement dupe.

Cela dit, il est d’abord impératif d’analyser la fiabilité historique des évangiles bien avant d’argumenter sur “Christ et l’Écriture”. Dans son texte, “the Christ’s view of Scripture”, John W. Wenham résume trois positions concernant l’historicité des évangiles. Selon la première position, les évangiles sont considérés comme des documents historiquement fiables par le corps apostolique et sont ainsi reçus comme tels par les pères de l’église. La deuxième position, ayant vu le jour au 19e siècle, approche les évangiles comme à la fois historiques et non historiques. La troisième position les traite comme documents théologiques, et les considère comme produits par l’imagination des premiers chrétiens. En ce sens, ils doivent être considérés comme des documents qui ont plus d’informations concernant les premières églises que concernant Jésus[3]

Cette dernière est radicalement sceptique en ce sens qu’il n`y a pas moyen d’y voir des informations historiques concernant Jésus. Cette perspective est largement partagée par ceux qui considèrent que Jésus est un personnage mythique[4]; bien qu’il faille signaler que certains chercheurs non chrétiens, ne croyant pas d’ailleurs dans la fiabilité des évangiles, supportent que Jésus de Nazareth existât historiquement et qu’il y a des sources externes qui confirment son existence réelle. C’est la position, par exemple, de Bart Ehrman, l’un des historiens connus internationalement pour ses travaux critiques sur la Bible[5]. En fait, sur la question de l’existence historique de Jésus, des preuves extrabibliques sont significatives et la majorité des spécialistes qui ont investigué cette question arrive à conclure que Christ avait bel et bien existé historiquement[6]. Mais, pour ce qui a trait aux textes bibliques eux-mêmes, ce même Bart Ehrman rejette toute possibilité de fiabilité. Il faut avouer que cet auteur a une influence internationale dans le domaine de la critique biblique. Actuellement, ceux qui se dressent contre la véracité de l’Écriture s’appuient sur ses travaux. Dans les lignes qui suivent, nous pensons qu’il serait important, de prime abord, de présenter succinctement comment il articule son argumentation pour démontrer que les textes des évangiles ne sont pas fiables, et dans cette même perspective, il sera également question de présenter les critiques esquissées à l’encontre de la thèse d’Ehrman.
 

I- Bart Ehrman et la corruption-forgerie des évangiles

Bart Ehrman a écrit plusieurs textes dont “Misquoting Jesus”[7] et un autre texte titré “Forged”, lequel a en quelque sorte repris certaines thèses, comme le problème de la corruption des textes bibliques déjà développées dans “Misquoting Jesus”, mais sous un autre angle. Bien avant de considérer la thèse fondamentale présentée dans “Forged” à propos des évangiles, bien qu’en réalité le texte aborde plus largement le Nouveau Testament, il serait important de présenter succinctement l’idée principale développée dans son texte “Misquoting Jesus”. Au début du deuxième paragraphe de l’introduction est explicité l’objectif principal du livre de la manière suivante:

Ce livre concerne les anciens manuscrits du Nouveau Testament et les différences repérées parmi ces derniers. Il concerne les scribes qui les recopiaient et parfois les changeaient ...[8]
 
Ce travail consiste à montrer que les versions bibliques que nous avons à notre disposition sont des copies des copies qui, par conséquent, ne reflètent pas le contenu exact du texte original grec. Parmi ces manuscrits disponibles, il y a des différences énormes qui le poussent à dire qu’“il y a plus de différences parmi les manuscrits qu’il y a de mots dans le Nouveau Testament[9]”. Cependant, Ehrman, dans ce même livre, a pu faire remarquer que ces différences nombreuses entre les manuscrits sont immatérielles et insignifiantes[10].

Et, l’un des problèmes posés dans ce livre par Ehrman est le non professionnalisme des scribes qui recopiaient les manuscrits, particulièrement durant les deux premiers siècles de l’église chrétienne. Ces scribes amateurs introduisaient parfois des changements volontaires et involontaires; c’est la raison pour laquelle les manuscrits sont remplis d’erreurs[11]. Dans la conclusion de son livre, il soutient que les lecteurs ont à leur disposition la traduction des copies des copies d’un texte biblique qui a été changé. Les différentes versions bibliques disponibles aujourd’hui sont basées sur des textes qui ont été modifiés à plusieurs endroits. Pour ainsi dire, on ne peut pas savoir ce que dit vraiment le texte original puisqu’il a été égaré et que les copies elles-mêmes sont corrompues.

En abordant les évangiles, il souligne qu’ils ne sont pas des textes inspirés de Dieu, mais des produits de l’esprit humain où chaque auteur propose sa propre perspective du récit concernant la vie de Jésus. Sachant que l’évangile de Marc serait le premier écrit, les trois autres, ayant puisé dans Marc, l’ont changé pour mieux l’adapter à leur perspective. À part des changements introduits par les scribes comme nous l’avons souligné, il y a des changements introduits par les auteurs mêmes du Nouveau Testament[12].

Pour continuer, dans son autre texte, “forged”, il a fait un travail sur comment la pratique de la forgerie était courante dans l’Antiquité[13]. Cette pratique a été connue tant parmi les païens que parmi les chrétiens. Ehrman soutient l’hypothèse selon laquelle la majorité des textes du Nouveau Testament ont été forgés[14]. Les gens écrivaient en assignant à leurs textes des noms des personnes connues pour donner un écho d’autorité à ce qu’ils disaient. En écrivant sur Jésus, les gens assignent à leur texte un nom parmi des disciples de Jésus[15]. Selon Ehrman, cela a été un véritable problème parmi les chrétiens. Ces derniers critiquaient de manière virulente cette pratique condamnable. “La majorité des leaders ecclésiastiques n’avaient pas apprécié les textes fabriqués. Mais, il y en avait beaucoup qui circulaient[16]”. Non seulement, ils déploraient cette pratique, mais ils savaient comment détecter également ces textes forgés. Cette pratique, qu’Ehrman définit lui-même comme “un écrit qui affirme être écrit par quelqu’un (une figure renommée) qui ne l’a pas écrit de fait[17]”, a été surtout répandue, dans le milieu chrétien, après le temps des apôtres, commençant depuis le deuxième siècle[18]

Les évangiles selon lui sont des textes forgés. Mais, cette forgerie, d`après lui, doit être comprise non pas forcément comme pseudépigraphique mais comme fausse attribution, c’est-à-dire que l’on attribue un nom d’auteur à ces documents qui étaient écrits de manière anonyme[19]. En fait, dans l’Antiquité, les écrivains avaient l’habitude d’écrire dans l’anonymat. Deux raisons l’expliquent. Premièrement, les écrivains ne voulaient pas révéler leurs noms parce que ceux qui les recevaient les connaissaient parfaitement. Selon Ehrman, cette raison est évoquée pour les évangiles.

Deuxièmement, ils écrivaient ainsi parce que cela donnait plus d’autorité à leur narration. Concernant cette deuxième raison, en faisant référence aux textes des évangiles, il a écrit ce qui suit: “si les histoires des évangiles concernant Jésus sont revendiquées par un auteur particulier, alors, dans un sens, ils semblent perdre leur applicabilité et leur attrait universel. Dans ce cas, ils sont vus comme la version d’une personne de l’histoire[20]”.

L’auteur accorde une attention soutenue à cette deuxième raison à cause de l’implication universelle des narrations des quatre évangiles concernant l’histoire de Jésus qui s’inscrivent dans la continuation de l’histoire du peuple de Dieu, expliquée dans la Bible juive[21]. Pour mieux étayer son approche, il explique que les évangiles étaient écrits de manière anonyme dans le but de présenter Jésus dans la continuation des livres de l’Ancien Testament, qui étaient eux-mêmes anonymes, en faisant passer le Christ comme le Messie devant succéder le Roi David et délivrer Israël, bien que le type de message colporté par Jésus n’était pas ce que les juifs espéraient.

Les textes des évangiles circulaient pendant plusieurs décennies sans aucun nom assigné à eux selon lui[22]. Selon les données soutenues, il avance que la nécessité de nommer les évangiles découlait de la circulation de beaucoup d’autres évangiles que les pères de l’église considéraient comme hérétiques. Cependant, selon l’auteur, l’argumentation présentée par les pères de l’église tels que Papias et Iranius dans le processus de l’assignation des noms aux évangiles était des rumeurs[23].

Ainsi présente-il les raisons de les considérer comme tels. D’abord, il affirme que tout ce que Papias a soutenu pour confirmer que Matthieu, Marc, Luc et Jean sont les véritables auteurs contredisent, en réalité, ce que l’on a dans les quatre évangiles disponibles actuellement. Par exemple, Matthieu ne rapporte pas une collection de ce que disait Jésus, mais celle de ses œuvres et de ses expériences, en plus que ce livre n’a pas été écrit en hébreux d’abord mais en grec[24]. Il continue pour dire qu’il n’y a pas d’affirmation dans ces livres prouvant qu’ils aient été écrits par ces auteurs. Plus loin, il avance que les auteurs de ces livres n’écrivaient pas à la première personne ni n’ont jamais affirmé avoir une connexion personnelle avec les événements qu’ils rapportent ou les personnages dont ils parlent[25]. Après avoir donné ces raisons, il a écrit ce qui suit: “les ouvrages sont totalement et inéluctablement anonymes. En même temps, les Chrétiens avaient de bonnes raisons pour assigner des noms de personnes à ces livres que ces derniers n’écrivaient pas[26]”. Il a aussi soutenu la thèse selon laquelle il y a certaines histoires fabriquées dans les évangiles, comme la naissance miraculeuse de Jésus, les années de Jésus et de sa famille en Égypte, pour ne citer que celles-là[27]. Entre autres, il avance qu’il y avait également la pratique de la falsification. “Cela arrive chaque fois que quelqu’un recopie à la main un texte d’un auteur, il l’altère d’une certaine manière, en omettant quelque chose, en ajoutant quelque chose ou en changeant justement la formulation[28]”. À cela, Ehrman ajoute le problème du plagiat qui était, selon lui, une pratique courante dans l’antiquité, laquelle semble être évidente quand on compare les évangiles synoptiques[29].

II- Critiques de la thèse d’Ehrman 

Nous venons de voir que les idées principales développées par Bart Ehrman sur la question de la fiabilité de la Bible. La thèse d’Ehrman pourrait être résumée de manière suivante: ce que nous avons aujourd’hui comme l’Écriture n’est pas le document original; elle n’est que les copies des copies de plusieurs siècles avec des différences énormes entre elles dues à des erreurs des copistes. De plus, ces copies, selon lui, sont corrompues, forgées et modifiées. En réalité, ce qui est derrière toute sa thèse, comme il le fait remarquer lui-même, c’est de montrer qu’il n’est pas possible de recouvrir le texte original à travers ces copies. Cependant, cette thèse a soulevé pas mal de critiques dans le milieu des chercheurs évangéliques dont quelques-unes seront prises en compte dans les points qui suivent.

          a. Contradictions dans les écrits de Bart Ehrman 

De prime abord, il faut faire remarquer que, aussi certain qu’il paraisse dans l’affirmation de la corruption des manuscrits par la démonstration des variantes existant parmi ceux disponibles aujourd’hui, Ehrman se montre plus sceptique que scientifique à l’égard de la Bible. Il est plus dans l’angle de la possibilité, mais dans le pôle de la certitude. Dans cette même perspective, la critique de Daniel Wallace de sa thèse s’avère importante de prendre en compte. En constatant le scepticisme sévère d’Ehrman, il estime que ce dernier se contredit lui-même dans d’autres textes qu’il avait déjà publiés sur ce même sujet. Wallace a écrit:
 
Normalement, Ehrman dans un style clair et énergique ponctue ses écrits dans une ligne provocative avec un esprit de bonne mesure. Je dois confesser, cependant, que son misquoting Jesus, m’a laissé plus perplexe que jamais. Je n’étais pas exactement sûre de ce qu’il disait. En lisant dans un sens, le livre oppose ce qu’il écrivait ailleurs. En lisant dans un autre sens, il était difficilement controversé. Et, certainement, ce n’est pas ce genre d’ouvrage qui pourrait être un produit vedette dans la liste des Bestseller du New York Times [30]
 
Wallace devient plus clair en montrant que si Ehrman plaide, d’une part, en faveur de l’impossibilité de recouvrir le texte original, d’autre part, il parait clairement favorable au recouvrement du texte original[31]. Constatant ce fait, après avoir souligné certaines contradictions dans ses écrits, wallace continue à écrire:
 
Donc vous pouvez voir mon dilemme. Je ne suis pas sûre de ce que Ehrman croit. La tâche est-elle accomplie? Avons-nous recouvert les mots utilisés dans le texte original? Ou devrions-nous être hypersceptiques concernant toute l’entreprise? Il semble que Ehrman est plus sceptique dans l’espace public que dans le milieu des collègues académiques quand il prend la parole[32].
 
Cela amène à dire qu’il y a un problème de double langage identifié dans ses propos. Il y a une confusion qui met en doute la véracité scientifique qu’il prétend mettre en avant pour déconstruire la fiabilité du texte biblique que nous avons aujourd’hui.

C’est en quelque sorte le même problème qui est également posé dans sa thèse exposée dans son livre sur la forgerie. Pendant qu’il montre, d’une part, que la forgerie a été une pratique courante dans l’Antiquité y compris dans les communautés chrétiennes, il affirme, d’autre part, que les chrétiens non seulement dénonçaient cette pratique de mensonge et de tromperie, mais ils avaient l’habitude de découvrir les textes forgés. C’est pourquoi, les textes comme l’évangile de Pierre, l’évangile de Thomas et celui de Marie de Madeleine avaient été rejetés comme des textes forgés par les pères de l’église[33].

Cela dit, les pères de l’église étaient assez vigilants et à même de distinguer les textes inspirés de ceux non inspirés. En d’autres termes, ils étaient capables de différencier les vrais des faux, et ils pouvaient identifier clairement les vrais auteurs des textes inspirés, même si pratiquement ces textes étaient d’abord dans l’anonymat. Cela dit, ces pères de l’église possédaient les méthodes et les techniques pour étudier l’authenticité des textes. Sur cette même base, on peut accorder de la crédibilité ou de la légitimité aux quatre évangiles inclus dans le canon biblique.
 

          b. Sur les variantes des manuscrits bibliques 

Bart Ehrman prend au sérieux la quantité des variations entre les manuscrits pour montrer que ces copies, étant des copies des copies, sont corrompues, et que de ces copies modifiées, changées par les scribes, il n’est pas possible de recouvrir le texte original. Cependant, ce même Ehrman reconnait que ces différences sont majoritairement immatérielles et insignifiantes. Tout simplement, elles montrent que les scribes pouvaient commettre des erreurs d’orthographes comme n’importe quel commun des mortels[34].

Deux éléments sont à considérer dans cette approche. D’abord, la façon dont il présente les scribes montrait que tous les scribes n’étaient pas des professionnels, que leurs travaux ne s’effectuaient pas avec soin et qu’il n’y avait pas d’exercice de contrôle dans leurs travaux. À ce niveau, il faut lui concéder que ce ne sont pas tous les scribes qui recopiaient les manuscrits qui étaient des professionnels. Cependant, cela ne veut pas dire que les simples chrétiens qui recopiaient les manuscrits pour eux-mêmes et pour leur communauté ne le faisaient pas avec soin. Ils faisaient ce travail de copiste dans l’idée de reproduire le texte pour sa lecture par le plus grand nombre au sein de leur communauté. Par ailleurs, il faut souligner que ces simples Chrétiens qui recopiaient les textes bibliques croyaient avoir la parole de Dieu entre leur disposition, ce qui implique qu’ils approchaient ces derniers dans la crainte de ne pas travestir ce que Dieu a dit lui-même. Cela dit pour celui qui est croyant, approcher un texte qu’il croit recevoir de la part de Dieu qu’il sert exige de sa part un énorme respect qu’il exprime parfois même dans sa posture par rapport à ce message qu’il a la charge de multiplier pour le profit de sa communauté. Pour ainsi dire, ces chrétiens copistes, dont la plupart n’étaient pas des professionnels, faisaient avec contrôle leurs travaux de copistes.  S’il est vrai que ces gens n’étaient pas tous des professionnels en ce sens que les données montrent certaines erreurs d’épellations et d’omissions, mais leur souci n’était pas de falsifier le texte. Entre autres, ces erreurs ne dérangent ni ne distordent le sens du texte lui-même.

Par ailleurs, en soutenant que les scribes n’étaient pas des professionnels, il faut souligner deux choses sous-entendues à cette remarque. Premièrement, Ehrman sous-estime les estimables travaux des scribes. Deuxièmement, il semble ignorer qu’avec le développement du Christianisme, il y avait également des scribes professionnels qui recopiaient avec rigueur les manuscrits. C’est en quelque sorte la critique de Ben Witherington contre Erhman dont l’idée est reprise par Dewayne Bryant dans les lignes suivantes: “Forged inclut une discussion sur la production des documents anciens, mais Witherington note que Ehrman semble ne pas accorder assez de réflexions aux rôles et responsabilités des scribes dans le monde antique. En d’autres termes, il se préoccupe des textes, mais pas sur comment et par qui ces textes ont été produits”[35].  Ben Witherington pouvait lui-même adresser l’approche de Ehrman, dans son texte Forged, sur le travail des Scribes en écrivant ce qui suit: “Je veux dire dès le début et à première vue que dans le livre il apparait des lacunes, plus précisément sur la faillite de cette étude, après avoir scruté en profondeur les pratiques des anciens scribes et leur rôle en produisant des documents dans l’Israël antique”[36]. Sur cette question de rôle des scribes comme copistes, Holden and Geisler donnent également des informations très importantes[37].

Ensuite, il serait important de mettre en relation le nombre de variantes avec le nombre de manuscrits en ce sens que, selon Wallace, le nombre de variantes dépend du nombre de manuscrits. Le Nouveau Testament a plus de manuscrits que n’importe quel autre ancien texte. Il y a environ 20,000 manuscrits. Certains ont même fait remarquer que le nombre s’élève à 25,000. “Parler du nombre de variantes sans parler également du nombre de manuscrits est tout simplement du sensationnalisme[38]”. Pour leur part, Joseph M. Holden et Norman Geisler ont même questionné la méthode de calcul des erreurs utilisée par Bart Ehrman. Ils estiment que sa méthode est fallacieuse. D’ailleurs, estiment-ils, toutes les variations ne sont pas considérées comme des erreurs. De plus, ils montrent que si l’on applique la même méthode de calcul d’erreurs pour son livre “Misquoting Jesus”, le nombre s’élèvera à 1.6 million d’erreurs quand on multiplie les 16 erreurs trouvées dans son texte par la vente de 100, 000 copies de la première édition de son livre durant les 3 premiers mois[39]. Pour ainsi dire, selon ces auteurs, Ehrman exagère quand il soutient qu’il y a 200, 000 erreurs dans les manuscrits. 

Par ailleurs, il serait important de s’attarder un peu sur la nature de ces variantes. Comme il a été déjà souligné précédemment, même Ehrman reconnait que la majorité de ces variantes sont insignifiantes. Dans cette même lancée, Wallace analyse la nature de ces variantes. D’entrée de jeu, il avance: “parmi les centaines de milliers de variations textuelles des manuscrits du Nouveau Testament, la grande majorité est des épellations différentes qui n’entravent pas le sens du texte”[40]. En étudiant les types de différences entre les copies, Wallace sous-catégorise ces variantes en quatre.

           1. La première catégorie de variantes concerne les épellations différentes et les erreurs de non-sens dues à la fatigue, à l'inattention et parfois au manque d'expertise des scribes dans la langue grecque[41]

               2. La deuxième catégorie prend en compte des épellations différentes liées à la synonymie qui, de fait, n'affecte pas la traduction en ce sens qu'elles n'altèrent pas la compréhension du texte traduit. Entre autres, il y a un type de variation qui découle de la transposition du grec à l'anglais[42] ou au français. En fait, cela est dû à la richesse lexicale du grec que l'on ne retrouve pas dans les autres langues précitées. Cette langue, grâce à ses préfixes, suffixes, infixes, peut exprimer une même idée ou réalité en offrant une centaine de possibilités. Par exemple, Wallace a fait remarquer qu'il y a seize façons différentes de dire en grec "Jésus aime Jean". Ces différents verbes qui, en grec, peuvent prendre la place de "aimer", auront une seule traduction en français: Jésus aime Jean. 

               3. La troisième catégorie de variantes à rapport à des formulations significatives, mais qui ne sont pas viables. Ce type de variations concerne quelques manuscrits du Nouveau Testament. 

         4. Et enfin, la dernière catégorie de variantes met l'emphase sur des formulations significatives et viables. Ce sont des variations qui tendent à affecter le sens du texte à un certain degré.
La dernière catégorie de variantes, aussi importante soit-elle, en termes de changement qu'elle peut introduire dans le sens du texte, est moins d’un pourcent parmi les manuscrits existants. Aussi est-il crucial de souligner que ces variations n'altèrent en rien les doctrines fondamentales de la Bible. Même Ehrman reconnait cette vérité fondamentale[43]. Cependant, Ehrman s'appuie sur ces éléments pour capitaliser la thèse que le texte biblique actuel a été forgé et corrompu. Les manuscrits du texte biblique sont les plus fiables que tous les autres anciens textes philosophiques que l’on enseigne à l’université et que les écrivains athées citent. Il est important de souligner également que, en dépit du fait que le texte biblique a plus de manuscrits que n'importe quel autre ancien texte transmis jusqu'à nous aujourd'hui comme Platon, Socrate... Cependant, il est le seul texte dont la fiabilité se révèle incontestable.

      c. À propos de l'hypothèse de la forgerie et des manuscrits changés par des scribes orthodoxes 

Ehrman dans le texte “Forged” met l'emphase sur la fabrication des évangiles de Matthieu et Luc à partir du texte de Marc. Il soutient la thèse que Matthieu et Luc sont des textes falsifiés à partir du texte de Marc, partant de l'idée qu’ils sont à la base corrompue. Ainsi, les scribes n’ont fait qu’emboiter le pas sur la démarche de Matthieu et de Luc. Soulignons qu'il y a un problème lié à l'idée première d'Ehrman. Il est vraisemblable que le texte de Marc serait le premier des évangiles écrits et que Matthieu et Luc ont eu connaissance de ce texte et ont même puisé dans ce dernier; cependant, il est évident que chaque auteur des évangiles ne s’était pas fixé le même objectif et, de ce point de vue, n'adopte pas la même perspective de l'Écriture. Cela devient évident quand on lit les textes des évangiles. S'il est probable et même vrai que Matthieu et Luc aient puisé des matériels dans le texte de Marc, cela n'implique pas pour autant que les perspectives de Matthieu et Luc sont des versions truquées de celle de Marc. Wallace souligne à ce propos, " Matthieu a un style de rédaction ainsi que certains motifs qui sont différents de ceux de Luc. Chaque évangéliste présente une tendance claire dans sa présentation de l’évangile[44]”. Pour ainsi dire, il parait improbable de dire que les scribes ont procédé de la même manière que les évangélistes.

Pour ce qui est des scribes, il a été déjà souligné que certains hérétiques ont de manière intentionnelle falsifié certains passages de l'Écriture. Cependant, on a fait remarquer également que les pères de l'église avaient critiqué sévèrement cette entreprise fallacieuse. Cela dit, l'examination de la préservation de la fiabilité de la Bible était une préoccupation primordiale pour eux. Nous pouvons avec Miller observer que ces gens avaient déjà une compétence leur permettant de distinguer deux types de variations, celle liée à la négligence et celle faite intentionnellement[45]. À l'heure actuelle, avec l'avancée de la critique textuelle, il est plus efficace de repérer les erreurs intentionnelles et non-intentionnelles dans les manuscrits. S'il est possiblement vrai, comme l'a souligné Ehrman, que certains scribes orthodoxes ont introduit des changements intentionnellement dans le but d'harmoniser les évangiles avec une perspective Christocentrique, il est cependant crucial de souligner que ces éléments ont été repérés et mis en lumière à partir d’une critique de l’intérieur. Cela n'empêche pas pour autant qu’il ait misé sur ces variations pour asseoir son travail.
Et qui plus est, certaines erreurs des scribes orthodoxes que Ehrman qualifient d’intentionnelles sont en réalité, selon des analyses des textes des évangiles, le contraire. Par exemple, dans son analyse de Matthieu 24: 36 comme l'un des textes pris pour expliquer la corruption du Nouveau Testament par les scribes orthodoxes, Miller analyse à la fois ce passage et Marc 13:32 pour montrer que l'omission de "ni le fils de l'homme" n'est pas une omission intentionnelle des scribes parce que cela entrave la divinité de Christ comme l'a expliqué Ehrman. Si c'était le cas, ces orthodoxes auraient enlevé également cette partie de la phrase dans le texte de Marc. Or il est prouvé que dans les manuscrits de Marc cette omission est absente[46]. Tant qu’on ne peut ignorer ces différences constatées au niveau des manuscrits, on ne peut non plus capitaliser sur ces dernières quand le travail sur la comparaison des manuscrits les a déjà pris en compte en démontrant que ces erreurs-là ont déjà été critiquées hérétiques pour la plupart et pour d’autres des erreurs non intentionnelles. Étant moins d’un pourcent, ces variations n'affectent en rien la crédibilité du texte biblique. Holden et Geisler résument bien ce propos de la manière suivante:

Les savants chercheurs ont estimé que le Nouveau Testament a été recopié avec plus de 99 pourcent de précision. Les deux experts des manuscrits britanniques du 19ème siècle, Wescott et Hort, ont estimé que seulement un sixième des variantes représentent les “trivialités”, lesquelles ont permis d’estimer la fidélité des copies à 98.33 pourcent. Les chiffres de Ezra Abbots rapportent que le texte est pur à 99.75 pourcent. Le grand savant chercheur du grec du Nouveau Testament, A. T. Roberstson, a déclaré que “la préoccupation réelle concerne une millième partie de l’ensemble du texte”, laquelle déclaration pourrait traduire que le texte est correct à 99.9 pourcent[47].

          d. Quand Ehrman s’appuie sur des textes anciens pour critiquer la Bible 

​Il semble que le souci de Bart Ehrman n’est pas la critique de tous les manuscrits du monde antique. Son scepticisme est plus dirigé vers les manuscrits bibliques. On me dira peut-être que c’est évident parce que c’est son champ d’étude. Cela serait vrai en partie. Cependant, si l’argumentation vise à montrer que la falsification, le truquage était une pratique courante dans le monde antique, il serait juste de dire que tous les textes de l’époque étaient sujets au même sort. Or, il arrive que les manuscrits bibliques subissent plus sévèrement les critiques d’Ehrman que les autres manuscrits contemporains de ces derniers, et ceux qui existaient avant le Nouveau Testament. Pour ouvrir une brèche, ce parti pris du côté des sceptiques se montre clairement au niveau de leurs écrits. L’attitude qu’ils affichent à l’égard de la Bible semble être, en quelque sorte, plus personnelle que scientifique. Ils approchent Platon, Aristote, Socrate, Diogène avec plus de facilité en termes de crédibilité par rapport à la Bible, comme si ces textes leur parvenaient hier. Quant au texte biblique, il est tellement ancien que la nécessité s’impose de rejeter toute sa crédibilité.

Certains spécialistes de la critique textuelle, s’intéressant à des études comparatives, montrent que non seulement il y a plus de manuscrits du texte biblique que ceux de Platon, d’Illiad, etc., mais il est surtout révélé que le texte biblique est plus fiable que ces derniers[48]. Au-delà de ce constat, selon les études des paléographes qui étaient d’ailleurs considérés comme des historiens, il arrive que dans le cas des manuscrits du Nouveau Testament, la distance entre l’existence du texte original, le temps de sa multiplication et de son expansion n’était pas assez grand. Selon les données fournies par ces derniers, Holden et Geisler renchérissent pour dire que “la vaste majorité des textes du Nouveau Testament était préservée à travers des documents de moins que 200 ans par rapport au texte original[49]”. On arrive à comprendre l’importance de ce que l’on explique maintenant quand on procède de la même manière pour les autres textes du monde antique. En ce sens, il devient impérieux de reproduire ici ce que disent Holden et Geisler pour mieux comprendre. En parlant de la distance entre le texte original de la bible et la production des manuscrits, en comparaison aux autres anciens textes, ils écrivent: “cette découverte est remarquable comparée à la situation des autres anciens livres, lesquels datent de 500 à 1500 ans après le texte original (par exemple les copies de Homer, de Platon, d’Aristote ou de Livy)[50]”.

En dépit du fait que la distance entre l’existence de l’autographe de ces textes classiques et leurs manuscrits est largement plus grande que celle du texte biblique, il se trouve que ces sceptiques accordent plus de crédibilité à ces derniers non pas sur base d’étude sérieuse, mais parce qu’ils rejettent la Bible en tant que document religieux. Il semblerait qu’Ehrman se trouve dans cette même perspective. D’ailleurs, ce qui parait confus, c’est qu’il s’appuie sur des textes du monde antique contemporains des manuscrits du texte biblique pour critiquer la forgerie du texte du Nouveau Testament. Dans son texte “Forged”, pour asseoir la thèse de la forgerie, il fait référence à Dionysious, Héraclide, Xenophon, Aristeas, Pausanias, pour ne citer de ceux-là, avec confiance. On a l’impression que ces documents auxquels il fait référence étaient exempts des pratiques qu’il qualifiait de courantes, à savoir écrire un texte en lui collant le nom de quelqu’un d’autre. Cela ne sous-entend que si l’on cite un document contemporain pour critiquer un autre soit un problème. Toutefois, la question à se poser est sur quelle base on accorde de la crédibilité au document auquel on fait référence pour discréditer l’autre. Or, il est prouvé que le texte du Nouveau Testament est plus crédible quand on étudie les variantes dans les manuscrits de n’importe quel autre texte ancien.

Pour conclure cette partie de notre étude, il est important de souligner que les travaux des critiques contre les quatre évangiles n’ont pas arrivé à discréditer leur contenu. Contrairement à ce que les voix sceptiques veulent prouver, il se trouve que les lieux cités, les personnages en question dans les récits sont prouvés historiquement et archéologiquement. Ce qui est soutenu est important pour que l’on prenne au sérieux le contenu du message véhiculé dans ces récits. Cette question de forgerie dont parle Bart Ehrman ne tient pas. Il pensait le prouver, mais en réalité, il a abouti à des hypothèses qui restent infirmées du point de vue historique et archéologique. Les problèmes au niveau des manuscrits qu’il soulevait pour discréditer la véracité des récits des évangiles n’affectent en rien leur contenu. Il demeure vrai que les quatre évangiles sont des textes narratifs fiables que les chrétiens doivent utiliser sans aucune inquiétude dans l’exercice de leur foi.

 
 Mauley Colas
 Vice-Président de Standing 4 Christ  Ministry

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*Les citations sont en anglais. Les traductions de l’anglais au français sont de l’auteur.


[1] J’avais abordé cette question dans un article déjà publié. Voir, Mauley Colas, “Des preuves extrabibliques sur la vie et la crucifixion de Jésus. Disponible en ligne sur Standing 4 Christ Ministry, http://www.s4cministry.org/des-preuves-extrabibliques.html.

[2] Le problème des historiens, surtout des historiens modernes, est surtout lié à la question de miracle. Celui-ci, selon eux, ne peut être prouvé historiquement. Selon cette perspective, l’Histoire comme discipline scientifique ne peut s’intéresser au miracle. Cette perspective s’inscrit dans la tradition historiographique grecque qui ne s’intéressait guère à cet aspect.

[3] John W. Wenham, Christ’s view of Scripture, in Norman L. Geisler (Sld), Inerrancy, Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1980, pp.3-4.

[4] Cette position est soutenue, par exemple, par G. A Wells et Michel Onfray.

[5] Did Jesus exist? The historical argument for Jesus of Nazareth, N.Y: HarperOne, 2012
Gary Habermas avait, bien avant Ehrman, consacré beaucoup de temps à analyser des sources archéologiques et historiques, comme les travaux de Josephus, Tacite, Suetonius, Thallus, Empereur Trajan, Empereur Hadrien, lesquelles ont supporté largement l’existence historique de Jésus de Nazareth. Les chapîtres 8 et 9 en fournissent des informations pertinentes. The historical Jesus: Ancient Evidence for the life of Christ, Missouri: College press publishing company, 2011 (1996).

[6] Bart Ehrman, Op.Cit. p.12.

[7] Bart Ehrman, Misquoting Jesus: the story behind who changed the Bible and Why, New York: HarperOne, 2005

[8] Bart Ehrman, Misquoting… Op.cit. p.1

[9] Bart Ehrman, Misquoting… Op.Cit. 10.

[10] Ibid.

[11] Bart Ehrman, Misquoting… Op. Cit. p.57

[12] Voici un long paragraphe qui résume de manière claire la position d’Ehrman: “À un niveau, de manière ironique peut-être, les scribes changeaient l’écriture bien moins radicalement que les auteurs du Nouveau Testament eux-mêmes. Quand Luc prépare son évangile, en utilisant Marc comme source, il n’était pas tout simplement son intention de recopier Marc pour la postérité. Il planifiait d’altérer le texte de Marc à la lumière d’autres traditions qu’il avait lues et entendues à propos de Jésus. Les scribes ultérieurs qui produisaient nos manuscrits, d’autre part, étaient plus intéressés à recopier les textes qu’ils avaient sous leurs yeux. Ces derniers, dans l’ensemble, ne se voyaient pas sincèrement comme auteurs qui écrivaient des nouveaux livres; ils étaient des scribes qui reproduisaient des anciens livres. Les changements qu’ils introduisaient, ou du moins pour ceux qui sont intentionnels, étaient pour améliorer le texte. Ces changements possiblement ont été introduits par ces scribes parce qu’ils étaient convaincus que les scribes avant eux faisaient des erreurs d’orthographe dans le texte. Dans l’ensemble, leur intention était de conserver la tradition, mais non pas la changer. ”, In Misquoting, Op.cit, p.215.

[13] Bart Ehrman, Forged, New York: HarperOne, 2011.

[14] Bart Ehrman, Op.Cit. p.8.

[15] Selon Ehrman: “many early Christians writings are pseudonymous, going under a false name”, Op.cit. p9.

[16] Ehrman, Op.cit.p.18.

[17]Ehrman, Op. Cit, 25. Plusieurs raisons, selon Ehrman, expliquent cette pratique: 1-raison économique; 2-  raisons politiques et militaires; 3-Discréditer quelqu’un;4-  raisons religieuse; 5- pour donner l’espérance aux lecteurs. Pour cette dernière raison, il se réfère au livre de Daniel de l’Ancien Testament et de l’Apocalypse du Nouveau Testament., Op. Cit. p.25.

[18]Ehrman, Op.Cit.p.19.

[19]Ehrman, Op. Cit, p. 221.

[20]Ehrman, Op.Cit. p.223

[21]Ehrman, Op. Cit. p224

[22] Ehrman a écrit que les évangiles avaient été définitivement nommés Matthieu, Marc, Luc et Jean environ un siècle après qu’ils avaient été mis en circulation”. In Erhman, Op.cit., p.225.

[23]Ehrman, Op.Cit.  p.226.

[24] Ehrman, Op.Cit.  p.227.

[25] Ehrman, Op.Cit.  p.228.

[26] Ehrman, Ibid.

[27] Ehrman, Op.Cit. 239.

[28] Ehrman, Op.Cit.240.

[29] Ehrman, Op.Cit. 248.

[30] Daniel Wallace, “Lost in Transmission: How badly did the Scribes corrupt the New Testament text?”, in Daniel Wallace (ed.), Revisiting the corruption of the New Testament, Grand Rapids: Kregel, 2011, P.20.

[31] Daniel Wallace, Op.Cit.pp.24-25

[32] Daniel Wallace, Op.Cit. p.25

[33] Forged, Op.Cit. p.17

[34] Misquoting…Loc.Cit.

[35] Dewayne Bryant, Bart Ehrman's Forged: Next Verse Same as the First, in Apologetic press, consulté en ligne sur http://www.apologeticspress.org/apPubPage.aspx?pub=1&issue=1032&article=1782

[36]Ben Witherington, Forged– Bart Ehrman's new salvo— the introduction, consulté en ligne sur http://www.patheos.com/blogs/bibleandculture/2011/03/30/forged-bart-ehrmans-new-salvo-the-introduction-2/

[37] Holden and Geisler, Op.Cit. Pp99-102.

[38] Wallace, Op.Cit. p.27

[39]  The popular Handbook of the Archaeology and the Bible, Eugene: Harvest House Publishers, 2013, pp. 127-128.

[40] Wallace, Op.Cit. p.40

[41] Wallace, Op. Cit, p.41

[42] Wallace, Ibid  

[43] Wallace, Op.Cit., p.55

[44] Wallace, Op,Cit, p 50

[45] Philip M. Miller, “The least orthodox reading is to be preferred: A New Canon for New Testament textual criticism?”, in Daniel Wallace (ed.), Revisiting the corruption of the New Testament, Grand Rapids: Kregel, 2011, p.60.

[46] Miller, Op.Cit.,p70. Il faut dire que Miller consacre un temps long à analyser la méthodologie utilisée par Erhman de certains passages bibliques qu’il a utilisés pour appuyer sa thèse de corruption par les scribes orthodoxes. On a uniquement pris en considération le passage de Matthieu illustré pas Miller pour montrer la limite de l’analyse de Erhman. Pour plus de détails, le lecteur peut se référer à l’article de Miller que l’on a donné en référence.

[47]Holden et Geisler, Op.Cit., 127.

[48] Holden and Geisler, Op.Cit.p127

[49] Holden and Geisler, Op.Cit., 103


 
Références bibliographiques


Bart Ehrman, Did Jesus exist? The historical argument for Jesus of Nazareth, N.Y: HarperOne, 2012

Bart Ehrman, Forged, New York: HarperOne, 2011.

Bart Ehrman, Misquoting Jesus: the story behind who changed the Bible and Why, New York: HarperOne, 2005

Ben Witherington, Forged– Bart Ehrman's new salvo— the introduction, consulté en ligne sur http://www.patheos.com/blogs/bibleandculture/2011/03/30/forged-bart-ehrmans-new-salvo-the-introduction-2/

Daniel Wallace, “Lost in Transmission: How badly did the Scribes corrupt the New Testament text?”, in Daniel Wallace (ed.), Revisiting the corruption of the New Testament, Grand Rapids: Kregel, 2011, pp.19-59.

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Joseph M.Holden and Norman Geisler, The popular Handbook of the Archaeology and the Bible, Eugene: Harvest House Publishers, 2013

John W. Wenham, Christ’s view of Scripture, in Norman L. Geisler (Sld), Inerrancy, Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1980

Philip M. Miller, “The least orthodox reading is to be preferred: a New Canon for New Testament textual criticism?”, in Daniel Wallace (ed.), Revisiting the corruption of the New Testament, Grand Rapids: Kregel, 2011, pp57-90.

Wallace (ed.), Revisiting the corruption of the New Testament, Grand Rapids: Kregel, 2011

William Lane Craig and Bart D. Ehrman Debate the Question "Is There Historical Evidence for the Resurrection of Jesus?",  Held at College of the Holy Cross, Worcester, Massachusetts on March 28, 2006 (Le transcript integral de ce débat est disponible en ligne sur : http://www.philvaz.com/apologetics/p96.ht ).  Pour l’audiovisuel (retrouvé sur youtube : https://youtu.be/MW5_nJYSKyk ).
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